La 14ème Réunion des Partenaires, conférence d’encrage du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC) s’est tenue les 8 et 9 octobre 2014, à Brazzaville. République du Congo. Elle avait pour thème central « Opportunités et défis – Climat et utilisation des terres dans le Bassin du Congo ». Organisée par la Facilitation des Etats-Unis d’Amérique et la République du Congo, avec l’appui financier des membres du consortium, notamment la Norvège et l’Allemagne et l’accompagnement de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), elle a connu la participation d’environ quatre cent personnes représentants la CEEAC, la COMIFAC, des Chefs de Missions Diplomatiques, des représentants des pays de l’espace COMIFAC, des institutions de recherche et de formation, des Institutions sous régionales, des organisations de la société civile, des foras et réseaux de la CEFDHAC et des partenaires techniques et financiers ainsi que du secteur Privé.
Placée sous le patronage du Ministre d’Etat, Directeur du Cabinet de la Présidence de la République du Congo, qui a félicité les efforts de la facilité des Etats Unis pour ses efforts et le souci qui est le leur pour la promotion et la protection des forêts de la sous région Afrique Centrale, mais aussi les autres partenaires qui y interviennent.
six allocutions ont ponctué cette cérémonie d’ouverture à savoir celle du:
- Facilitateur du PFBC, M.Matthew
- Son Excellence Crispin Sangale Rondo, Secrétaire général adjoint de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC),
- Son Excellence Stéphanie S. Sullivan, Ambassadeur des Etats Unis d’Amérique ;
- Son Excellence Monsieur Henri Djombo, Ministre de l’Economie Forestière et du développement Durable de la République du Congo,
Son Excellence Madame Baiwong Djibergui Amane Rosine, Ministre de l’Agriculture et de l’Environnement du Tchad, Présidente en exercice de la COMIFAC.
Cette Cérémonie d’ouverture a été rehaussée par la présence effective des ministres Bavon N’SA MPUTU ELIMA, Ministre de l'Environnement, de la Conservation de la Nature et du Tourisme de la République Démocratique du Congo ; Madame Isabelle GAUDEILLE Ministre des Eaux et Forêts et pêches de la République Centrafricaine et Dr Daniel Reifsnyder, Secrétaire d’État Adjoint en charge de l’environnement des Etats-Unis d’Amérique.
Après la cérémonie d’ouverture, les participants ont suivi le reste des sessions de la réunion, organisée au tour des exposés et des question-réponses :
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Deuxième session : REDD+ et le Développement à faibles Emissions pour la Croissance Economique Verte
La session technique N°1 s’est articulée sur le theme “REDD+ and Low Emissions development for green Economic Growth. Facilitée par Serge Ngendakumana, Conseiller Principal à la Présidence de la République du Burundi, cette session avait pour but d’explorer le rôle de la protection des forêts et les autres types d’utilisation des terres à l’instar de l’agriculture, ainsi que la gouvernance forestière dans la mise en œuvre réussie du mécanisme REDD+ dans l’espace COMIFAC..
Il convient de retenir de cette session les grandes conclusions suivantes :
- Les avancées en matière de REDD+ dans d’autres bassins comme l’Amazone et le Mékong ainsi que l’introduction des innovations a faibles émissions dans les économies nationales ont servi de tremplin dans les dynamiques de développement durable,
- Du fait du Changement climatique, l’Economie verte n’est plus un choix mais une obligation,
- Les défis spécifiques de la COMIFAC sont de transformer le capital naturel en capital productif d’une part et en capital humain d’autre part dans le contexte actuel où les tendances analytiques montrent que si rien n’est fait dans la zone COMIFAC, le taux de déforestation pourrait doubler d’ici 30ans,
- La bonne gouvernance des ressources naturelles est une nécessité pour les générations présentes et futures à travers les mécanismes novateurs d’utilisation des terres comme la REDD+ et d’autres meilleures pratiques
- REDD+ encourage le développement durable et les économies vertes de même qu’il permet une mise en cohérence d’agendas sectoriels
Troisième Session: l’impact de la CCNUCC et les processus internationaux sur les forêts d’Afrique Centrale.
Modérée par Madame Cécile Ndjebet, de la Société Civile, Coordonnatrice de Cameroun Ecologie, la session a fait ressortir que : Les enjeux liés aux changements climatiques affectent la gestion du patrimoine forestier du Bassin du Congo.
En mettant en place le processus REDD, la convention a défini les directives pour sa mise en œuvre effective. Les pays de la sous région qui s’y sont engagés devront remplir ses obligations. Il s’agit entre autres de : la promotion de l’agriculture durable ; la sécurisation foncière ;la prise en compte de la croissance démographique dans les politiques de développement ; la gestion durable des ressources forestières en complémentarité avec les autres secteurs ; la préservation et la mise en valeur du capital naturel ; la gestion intégrée de l’eau par bassin versant; la gestion de l’urbanisation ; le renforcement des capacités humaines et institutionnelles ; la mobilisation des ressources financières ;la promotion de la recherche-développement ; la planification de l’utilisation des terres et le partage de l’information.
La quatrième Session: Mécanismes de financement de REDD+, la croissance de l’économie rurale, développement à faibles émissions, et la protection des forêts tropicales
Modéré par Clotilde Ngomba, Coordonnatrice du Fonds pour les Forêts du Bassin du Congo (FFBC), la session a relevé :
- La nécessité d’aligner le processus REDD+ avec les stratégie de développement, diminuer la complexité et simplifier le processus REDD+, continuer à travailler sur la Gestion durable des forêts et maximiser les bénéfices forestiers autres que le Carbone
- Les participants ont été informés des mécanismes de financement tel que le FCPF Banque mondiale, UN REDD, le PIF, les fonds de carbone, Green Carbone Fund, qui interviennent dans les différentes étapes du Processus REDD+ mais le Bassin du Congo semble ne pas en bénéficier du fait du manque d’informations sur le travail qui se fait dans la sous-région. Par ailleurs, les financements privés et les fonds philanthropiques existent à l’échelle internationale pour appuyer le processus REDD+ mais reste peu sollicité par le Bassin du Congo
La session a souligné :
- Le fait que les financements publics affectés au développement des grands projets agricoles pourraient être néfaste à la REDD+.
-Pour certaines sources de financement, le risque pour lespays du Bassin du Congo, reste encore très élevé
- Le faible taux de déforestation dans le Bassin du Congo serait à l’origine du manque d’attention.
La cinquième Session : Nouveaux Horizons: un Plan de Convergence Révisé Une discussion animée avec la COMIFAC et les partenaires du PFBC sur le processus de mise à jour, de rationalisation et de renforcement du Plan de Convergence -
Cette session a été modérée par François Busson de la Direction Générale de l'UE pour le Développement et la Coopération. Les points ci-après ont été retenus :
-Le processus de révision du Plan de convergence demandé par les Ministre a été conduit et a permis d’élaborer un document structuré autour de 6 axes prioritaires et de trois axes transversaux
- Après l’adoption de ce document en conseil des ministres, les enjeux majeurs sont l’appropriation du document par les partenaires et son opérationnalisation
La sixième Session: Coopération communautaire, transfrontalière et régionale en matière de conservation de la Faune:
Modéré par Philippe Mayaux, UE, il était question d'explorer des initiatives en cours visant à mobiliser les idées et inciter des actions concrètes par les gouvernements de l'Afrique centrale et internationaux, les ONG, le secteur privé, la société civile, et les jeunes pour la lutte contre le braconnage et le trafic de la faune.
-Les coopérations transfrontalières autour des aire protégées permet de :
-protéger la faune sauvage qui est par nature transfrontalière à travers des activités conjointes de lutte anti-braconnage et de développement
- Donner un espace de dialogue entre les états qui sont en situation de conflits
-Les actions de suivi policier et judiciaires sont fondamentales pour réduire le trafic des espaces sauvages.
La septième session :Aborder les causes de la déforestation et l’aménagement des terres en Afrique centrale.
modérée par Richard Eba'aAtyi, CIFOR, cette session avait pour objectif d'explorer la protection des forêts et la productivité agricole, la collaboration intra-gouvernementale, et des systèmes innovants d’aménagement des terres .
Cette session conclut que :
-La reconnaissance des droits des communautés tant à la propriété des ressources forestières qu’à la propriété foncière peut contribuer à la gouvernance forestière et avoir un effet positif sur la lutte contre les changements climatiques.
-La gestion des concessions forestière montre qu’il est possible d’aboutir à une gestion rationnelle des terres incluant des activités industrielle et les besoins des communautés en terme d’espace pour les activités agricoles.
-Les Gouvernements puissent obliger les entreprises à faire des véritables plan de compensation, écologique et sociale et qu’il se donne des moyens de contrôler et de vérifier les engagements des sociétés.
La huitième Session : Sortir de la forêt pour sauver la forêt : Élargir l'engagement des partenaires dans tous les secteurs pour le développement optimal à faibles émissions.
Cette session avait pour objet de réfléchir sur le rôle des institutions, des communautés et des parties prenantes de la société civile afin que le processus REDD+ soit un processus trans-sectoriel.
Elle a été modérée par Eulalie Bashige, coordonnatrice régionale du REFADD.
Il ressort de cette session que :
- Le bien-être des communautés locales en Afrique centrale dépend de la bonne gouvernance forestière
- Cette bonne Gouvernance exige un partenariat inclusive et multi-acteur
- Les jeunes représentent 60% de la population du Bassin du Congo et on ne pourrait gérer la forêt sans eux
- La lutte contre la corruption exige une participation multi-acteurs
Un marché des idées et une innovation alleu ont été proposés aux participants. Ces sessions ont offert un cadre favorisant des échanges interactifs directs, la communication et le dialogue entre les partenaires du PFBC sur les initiatives novatrices et émergentes. Ces sessions étaient composées de 5 marchés et 17 innovateurs.
Le Ministre Henri Ndjombo qui a eu à clôturé cette conférence d’ancrage , a été content du déroulement de ces travaux et de l’engagement des Etats à soutenir cette initiative libératrice pour la sous-région et a souhaité bon retour à tous les participants à cette messe de Brazzaville